De l’I.A. et de la bêtise humaine

Chaque jour, nous découvrons les avancées stupéfiantes des équipes de Google ou d’IBM en matière d’intelligence artificielle. La dernière en date concerne “l’apprentissage par transfert“, autrement dit la capacité pour une intelligence artificielle d’acquérir un savoir-faire sur un tâche donnée grâce aux connaissances d’une autre intelligence acquise dans un contexte différent… De plus en plus de voix s’élèvent pour nous avertir des dangers majeurs de l’émergence d’une super intelligence artificielle qui serait amenée à nous asservir. Il demeure que d’ici là, le risque le plus probable est de voir notre société totalement révolutionnée par la mise en concurrence avec des robots moins évolués qu’on ne le pense. Nos classes moyennes devraient s’adapter ou en sortiraient ruinées. Pour accompagner le phénomène, même Bill Gates et Elon Musk militent pour l’instauration d’un revenu universel. Bill Gates va même plus loin en prônant une taxation des robots ! Benoit Hamon serait-il le plus éclairé des candidats à l’Elysée ?! Sans aucun doute, l’Homme poursuit son fantasme démiurgique de recréer l’esprit et le corps qui le composent et fait preuve ces temps-ci d’une efficacité encore jamais égalée. Désormais, les biotechnologies et les outils de manipulation du génome ouvrent des perspectives encore inimaginables il y a quelques années. Une nouvelle ère s’ouvre et nous permet d’envisager la création de nouvelles formes de vies. Elle promet la capacité de reproduire tout ou partie des êtres vivants en en modifiant parfois certaines propriétés pour les doter de nouvelles capacités. Plus proche de nous, saviez-vous que depuis 2013, le coût de synthèse de protéines animales (viande rouge ou blanche) a été divisé par 30 000 ! Aujourd’hui un steak de bœuf artificiel coûte encore 3 à 4 fois le prix d’un steak naturel, mais cette anomalie ne devrait plus durer bien longtemps. D’ici 2020, il nous coûtera probablement moins cher de nous nourrir de viande artificielle que d’abattre des animaux. Paradoxalement, ceux qui en tireront le plus grand bénéfice seront d’abord les bêtes. Elles n’auront plus besoin de souffrir et mourir afin de nous nourrir. Et évidemment, c’est tant mieux pour elles. Mais vous rendez-vous compte tout de même, boutade mise à part, que nous nous préparons à vivre ruinés et asservis en nous nourrissant de bêtes que nous respecterons plus que nos semblables ? Le grand Einstein, a qui nous devons le 21eme siècle, nous prévenait déjà : “Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue.”