Se poser les bonnes questions


Cette semaine a lieu à Vancouver la 31eme édition de TED. Ici, encore une fois, le constat est unanime, entre aujourd’hui et 2030, nous allons vivre une révolution technologique, économique, sociale et politique majeure.

Cette transformation sera bien plus radicale que celle des trente dernières années. La croissance exponentielle des avancées dans le domaine des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives (ce que l’on nomme les NBIC) offre des opportunités inédites dans l’histoire de l’humanité.

Tous les domaines d’activités qui utilisent l’information et le numérique seront profondément transformés. Nous allons inventer de nouveaux modes de consommation d’énergie, de nouvelles méthodes de production de ressources (eau et nourriture), de nouveaux protocoles de soins et d’allongement de l’espérance de vie. La configuration de nos villes va changer. Les modèles d’éducation, le rapport au travail, aux loisirs, à la vie en communauté vont être bouleversés. Bref, notre époque bruit de la même inventivité, des mêmes aspirations d’émancipation et de progrès qu’à l’époque de la Renaissance. Dans le même temps, d’après une étude de l’université d’Oxford, 47 % des emplois en col blanc pourraient être remplacés par de l’intelligence artificielle d’ici à dix ans. Quelque 2 milliards d’emplois seraient menacés par la croissance des technologies de l’information ! Simultanément, la numérisation de nos sociétés engendre une cybercriminalité de masse, évaluée à 400 milliards de dollars par an.

Face à ces phénomènes, positifs ou négatifs, quels choix ferons-nous ? Seuls les acteurs au coeur de l’économie de l’information sont aujourd’hui partie prenante de ces mouvements. Aussi, il est urgent de sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux qui nous font face. Car ignorer encore longtemps cette transformation unique dans l’histoire de l’humanité mènera à l’affrontement entre le conservatisme de ceux qui joueront sur les peurs et le scientisme effréné des acteurs économiques sans scrupules qui ont compris l’ampleur de la situation.