Ce que 2025 m’a appris sur notre futur
Bilan des 44 chroniques de l’année.
Chaque année, fin décembre, je me plie à un exercice de prévision pour les mois qui viennent. Le 31 décembre 2024, j'avais listé les points suivants :
✅ La fin des assistants IA frustrants (rappelez-vous les débuts de Copilot) pour devenir des alliés numériques quotidiens. 2025 aura été l'année des agents intelligents capables de planifier, orchestrer, exécuter des tâches complexes, parfois en autonomie complète.
❌ Grok prend le lead. J'avais anticipé que l'IA de Musk atteindrait un QI de l'ordre de 140. À date, Grok n'est pas en tête. Contre toute attente, c'est Google et Gemini 3 qui tiennent la corde avec un QI de 130 en moyenne. ChatGPT 5.2 suit juste derrière à 127 points, et Grok 4 à 125.
❌ Bitcoin : 250 000 dollars fin 2025 ? Fail !
✅ Lunettes AR : la réalité augmentée légère. Les premières lunettes AR légères pour le grand public ont bien fait leur apparition en 2025. Avec Meta et quelques start-up dont Even Realities, pour qui j'ai eu un gros coup de cœur. Disclaimer : ils étaient partenaires de TEDxParis Summit en juin dernier.
✅ Robots humanoïdes : on entre dans la phase d'accélération. Oui, nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Et 2026 devrait accélérer le mouvement. On aura l'occasion d'en reparler d'ici peu...
✅ L'Intelligence Artificielle Générale en 2025 ? Il y a et il y aura toujours débat sur le sujet. Pour moi, nous y sommes. Pour une raison très simple : si on définit l'AGI comme une machine dotée d'une intelligence non spécialisée mesurable, supérieure à l'intelligence moyenne humaine, nous y sommes depuis que l'IA a dépassé les 100 de QI. GPT-5, Claude 4, Grok 4, Gemini 3, et l'open source Kimi 2 sont tous des modèles AGI. Je sais, ça va faire bondir beaucoup de monde, mais cette définition a le mérite d'être claire.
L’année 2025 restera dans les annales, comme celle de la bascule d'un monde à l'autre. Je vous explique pourquoi dans ce récapitulatif de mes publications. Elles soulignent un point que je n'avais pas identifié sur le parcours : nous sommes passés de la sidération à une conclusion pratique et urgente…
Mais commençons par le diagnostic, car avant d'agir, il fallait comprendre. Dès janvier 2025, l'AGI frappait à la porte. Les trois vagues qui allaient tout emporter, technologique, climatique, démographique, convergeaient vers un point de bascule que j'ai tenté de saisir dans mes trois scénarios de fin de siècle.
En toile de fond, la compétition USA-Chine n'était plus une guerre commerciale mais un choc civilisationnel. L'Europe, prise en étau, hésitait entre alignement atlantique et autonomie stratégique. Mes trois semaines dans les métropoles asiatiques ont confirmé ce que les chiffres suggèrent : pendant que nous débattons, d'autres construisent. La Chine est-elle en train de gagner ?
Autre versant de cette question, sous l'angle non plus technologique mais géopolitique : 2025 s'est révélé un 1989 à l'envers. Là où 1989 voyait la démocratie triompher, nous avons assisté au retour de l'autoritarisme. Le trumpisme n'est plus un accident mais un symptôme.
Autre versant de cette question, sous l'angle non plus technologique mais géopolitique : 2025 s'est révélé un 1989 à l'envers. Là où 1989 voyait la démocratie triompher, nous avons assisté au retour de l'autoritarisme. Le trumpisme n'est plus un accident mais un symptôme.
Ensuite, la crise de l'autorité. Quand l'IA diagnostique mieux que le médecin, corrige mieux que le professeur, prédit mieux que le juge, pourquoi faire confiance à l'humain ?
Enfin, la peur du remplacement. « Sommes-nous prêts pour la fin du travail humain ? » Cette question a hanté l'année, jusqu'au guide pour ne pas se faire remplacer que j'ai publié à la rentrée.
Mais de cette épreuve est né un renversement. Dans ce guide, j'avance l'idée que l'IA n'est pas une rupture mais une continuité. Car l'intelligence humaine n'a jamais existé pure. Elle a toujours été hybride, augmentée par l'écriture, l'imprimerie, le calcul. Par conséquent, la question n'est pas de résister à l'IA, mais de définir les termes de la collaboration.
C'est le sens de l'Organisation Symbiotique que j'ai formulée en mai : quatre niveaux de maturité pour passer de l'usage encadré à la symbiose complète, où chaque membre de l'organisation devient acteur de l'automatisation. L'été a permis d'aller plus loin. Dans « De l'organisation à la civilisation symbiotique », j'ai exploré ce que serait une société entière fondée sur la coopération entre intelligences. Au point que l'IA devient lentement une brique fondamentale de notre nouvelle humanité. Au point qu'un jour, protéger les machines deviendra aussi vital que protéger la nature. Notre destin est désormais lié au leur.
Cette mutation, je l'ai observée se déployer territoire par territoire. Toute l'année, j'ai cartographié les « Futurs de » : la santé, le patient augmenté, les technologies européennes face au défi de la souveraineté, l'aviation civile confrontée à l'urgence climatique, le luxe et l'artisanat entre blockchain et savoir-faire ancestral, le Learning & Development... Chaque secteur, chaque métier est devenu un laboratoire. En décembre, j'ai tiré les conclusions pour ma propre profession : « Le conseil est mort. Vive le conseil. »
En 2025, l'IA ne nous a pas remplacé. Elle est devenue notre partenaire quotidien. En synthèse, la symbiose est en marche.
Reste la leçon, la conclusion inattendue de tout cela. Elle résonnait déjà à TEDxParis Summit en juin dernier : il est temps d’apprendre à « Prospérer dans le chaos ». En préparant TEDxParis 2026, le 10 février au Grand Rex, nous poursuivrons sur cette voie en « Dansant les ombres du monde ».
RDV la semaine prochaine pour les prévisions 2026…
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